Face au coronavirus, les professionnels des CAMSP mobilisés

La crise du coronavirus covid19 mobilise tous les professionnels de santé et du secteur médico-social. Les Centres d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) s’organisent partout en France afin que les familles, parents et enfants, continuent d’être accompagnées le mieux possible durant cette période. A priori les jeunes enfants ne font pas partie des personnes les plus à risques devant cette épidémie, mais les soins qu’ils avaient avant doivent pouvoir être maintenus le plus possible.

« Continuité d’accompagnement »

Dès le 4 mars, le gouvernement indiquait que « Les CAMSP (…) sont maintenus en activité pour projeter leurs interventions et leurs ressources prioritairement en soutien de la continuité d’accompagnement au domicile des personnes. » [1] . Afin de permettre le respect des règles de confinement, les professionnels interviennent désormais « en appui du domicile des personnes ».

Pour les familles, le confinement à domicile dans des conditions parfois précaires avec un enfant en situation peut être difficile. Le ministère insiste donc auprès des professionnels sur l’attention qui doit être « prêtée à la capacité des familles et des proches aidants à soutenir à court terme et sur la durée la prise en charge de leur proche. Afin d’éviter une rupture de parcours et/ou l’épuisement de l’aidant, les intervenants médico-sociaux au domicile veillent à repérer les facteurs de fragilisation de l’aidant et proposent des temps de répit et/ou l’orientation en accueil temporaire de la personne aidée, en concertation avec chacun. »

« Ensemble, mais autrement »

Certains CAMSP ont choisi de rester ouverts, en mettant en place des mesures strictes de protection contre le coronavirus. « Si le camsp ferme que vont devenir nos petits IMC, et autres, pendant une période qui va probablement dépasser 4 à  6 semaines ? » s’interroge ce médecin qui raconte : « je télé-consulte au cabinet libéral. j’ai toute la journée, des parents désœuvrés d’enfants présentant un TDAH, ou un TSA,qui n’ont pas de solutions à domicile ». Dubitatif, il déplore : « On a fermé des structures sans solutions alternatives pour les familles »

« Tous les parents ont été contactés pour les informer selon quelles modalités nous allons continuer à être « ensemble » mais autrement » explique une Directrice de CAMSP en Bretagne. Ici on a mis en place d’une permanence téléphonique et les professionnels, depuis leur domicile appellent les parents au moins tous les deux jours. C’est ainsi que les orthophonistes proposent des idées de petits exercices ludiques d’oralité. Tous les jours l’équipe fait un point par réunion téléphonique.

Ailleurs, les interventions des kinés se font désormais à domicile. « Nos kinés sont équipés du matériel nécessaire pour intervenir à domicile avec des consignes strictes » explique un Directeur en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais il ne cache pas son inquiétude : « nous sommes inquiets avec la réserve limitée de masques dont nous disposons. ». Même difficulté racontée par une directrice en Aquitaine : « Nous avons récupéré quelques masques grâce à la PMI » explique-t-elle, à la fois satisfaite d’avoir trouvé une solution en urgence mais inquiète pour l’avenir. 


[1] Voir le site de la CNSA qui recense l’ensemble des informations sur les établissements et services médico-sociaux